Potentialités économiques

Plusieurs   activités   économiques sont   menées   dans   la   Commune   de   Garoua-Boulaï  notamment : l’agriculture, l’élevage, la pêche, l’exploitation minière, la chasse, le commerce, et l’artisanat.

1-L’agriculture 

Elle occupe plus de 90% de la population active. Étant une agriculture de subsistance, elle se concentre en particulier sur les cultures vivrières. Les autres spéculations (non moins importantes) sont le Macabo, la banane plantain, la patate douce, l’igname (produits dans tous les quartiers de la commune) ; les céréales : le maïs et l’arachide (avec quatre bassins de production : Nandoungué, Mborguéné, Bindiba et Gado-Badzéré) et même les maraichers (tomate). Pour ce qui est des cultures de rente, on ne cultive pas le cacao et le palmier à huile. Il est toutefois important de noter que les élites pratiquent une agriculture dite de « prestige » avec l’usage des tracteurs et des intrants améliorés.

Les problèmes soulevés par le développement de cette activité sont principalement: l’accès difficile au matériel agricole moderne, l’indisponibilité des intrants en quantité et en qualité, la faible maîtrise des techniques agricoles, l’enclavement des bassins de production, le faible niveau de transformation et la non maitrise des techniques de conservation. L’activité agricole est pratiquée par toute la société quelque soit le sexe et le rang social c’est ainsi que les hommes pratiques pour la plupart les cultures comme l’igname, le maîs alors que les femmes cultivent pour la plupart les cultures vivrières et maraichères telles que le manioc, les légumes, les arachides, les concombres etc.

Tableau 10 : Spéculation et surface cultivées

Spéculations Surfaces cultivées Production moyenne
Manioc 2ha 50 cuvettes
Maîs 1ha 20 sacs de 100kg
Arachides ½ ha 15 sacs de 100kg
Ignames 1ha 2 tonnes
Macabo ½ ha 5 cuvettes
Source : enquête CNVD, avril 2018.

2-L’ élévage 

Dans sa grande majorité, cette activité est pratiquée de manière traditionnelle et concerne les petits ruminants, les porcs, les ovins, les caprins et la volaille qui sont le plus souvent en divagation. L’élevage bovin reste néanmoins prépondérant du point de vu économique et de l’espace occupé. Toutefois, l’élevage moderne de la volaille est pratiqué dans une dimension plus professionnelle.

Tableau 11 : Type d’élevage et taille du cheptel dans la Commune

Type d’élevage Taille du cheptel
Bovin 15 000
Ovin 5000
Caprin 3000
Porcin 2000
Avicole 5000
Source : enquête de terrain du CNVD, avril 2018.

 

3-La pêche

Elle est de type continental. Elle est pratiquée dans les multiples cours d’eau et marécages dont regorge la commune et dans le fleuve Lom. Elle reste très artisanale et le rendement est faible. Il atteigne le pic le plus élevé pendant la saison de pêche qui se situe pendant les mois de novembre et décembre, atteignant parfois 5 tonnes par mois. Les étangs piscicoles sont peu développés et les cours d’eau sont pour la plupart asséchés pendant la saison sèche. Les espèces de poissons les plus pêchées sont entre autres le Tilapia du Nil, le poisson serpent (Chana chana), le poisson à queue rouge, le capitaine d’eau douce, les silures, les crevettes et les crabes. Il reste à déplorer le manque de structures de conservation du poisson pour la vente dans les villes voisines.

4- La chasse

Au vu des nombreuses espèces dont regorge la forêt de Garoua-Boulaï, la chasse est faite de manière artisanale par les braconniers. Pour prendre les animaux, on procède de diverses manières : les pièges, utilisation des armes à feu modernes ou de fabrication artisanale, la chasse à courre, … Parmi les espèces abattues, on citera entre autres :

  • Des mammifères : Biches, chimpanzés, …
  • Des primates : Gorilles, singes magistrats, chimpanzés…
  • Des reptiles : Serpents (vipère, boa…), lézards, pangolin géant, tortues…
  • Des insectes : Papillons, chenilles, criquets, etc.
  • Des rongeurs : Hérissons, rats-palmistes, écureuils, …
  • Des oiseaux : perroquets, toucans, perdrix, pintades, …

5-L’exploitation minière

L’exploitation minière dans la Commune est de deux types : artisanale pratiquée par les populations et l’exploitation semi-mécanisée pratiquée par les sociétés minières chinois.

Cette activité est très pratiquée dans les localités comme Mborguéné, Zamboi, Bindiba, Koumboul, Mboussa etc et le minerai exploité est l’Or. L’exploitation  artisanale du sable quant à elle s’effectue dans les carrières qu’on retrouve dans les rivières, fleuves et zones marécageuses. Les roches (pierres) sont concassées de manière traditionnelle et vendues sous forme de gravier.

Le sous-sol de la commune de Garoua-Boulaï contient un potentiel important en ressources aurifères. Toutefois, son potentiel n’est pas évalué et les techniques d’exploitation restent artisanales. Ceci rend le travail pénible et peut rentable. L’exploitation des mines d’or draine cependant des populations vers les chantiers d’or plus ou moins permanents.

L’orpallaige traditionnel

Pratiquée principalement par les communautés villageoises, elle consiste à récupérer par des procédés artisanaux, des substances précieuses en l’occurrence l’or et le diamant contenu dans les alluvions, les éluvions provenant de gîtes primaires, affleurants ou sub-afleurants (KEITA, 2001). Pratiquée par les villageois, ils s’intéressentprincipalement aux gîtes détritiques de type « placer » (alluvionnaire). L’exploitation se faitpar des méthodes d’extraction et de traitement rudimentaires et des outils très simples telsque les pelles, les brouettes (transport des matériaux) les pioches, les bassines (appeléestraditionnellement batées), les tapis qui servent à recueillir l’or, les seaux et de plus en plusdes laveuses manuelles rudimentaires. La photoci-dessous montre des populations riveraines dans un site à Bindiba.

L’orpaillage semi-mecanisé

L’orpaillage semi-mécanisée, fait référence à une activité d’exploitation d’or mieux structurée basée essentiellement sur l’utilisation d’une flotte d’engins miniers de différents calibres comprenant notamment des pelles chargeuses, des pelles excavatrices, des laveuses et des motopompes, des panneurs, camions-containers. Sur un chantier d’orpaillage semi-mécanisé, on retrouve le plus souvent une exploitation minière à ciel ouvert presque toujours en bordure de cours d’eau, où sont déposées les différentes couches décapées dont le stérile et le gravier qui constitue le minerai où est extrait l’or.

Les différents équipements et matériaux utilisés dans la mine semi mécanisée ont une incidence environnementale majeure et sont sources de plusieurs risques pour les travailleurs et pour les populations locales. Leur caractère semi mécanisé implique une pression majeure sur l’environnement (pollutions industrielles). Les intrants comprennent l’eau, l’énergie électrique et les hydrocarbures. En outre, du fait du faible respect des règles de sécurité applicable sur de tels chantiers, ces équipements exposent les travailleurs et les populations riveraines à divers risques : les accidents liés aux circulations d’engins; les maladies professionnelles ; les dangers liés à la manipulation des machines ; les risques d’explosion de conteneurs sous pression.

6-L’artisanat 

Il reste traditionnel et pratiqué par une bonne frange de la population. Il est plus tourné vers la vannerie (fabrication des nasses, des nattes pour toitures de maisons, nattes de couchage ou de séchage du couscous…), des mobiliers de maison en rotin, et la sculpture sur bois pour la fabrication des instruments de musique (balafons, tamtam, tambour ou des ustensiles de cuisine et des statuettes. Les principales matières premières sont :

  • Le rotin, une plante lianescente avec laquelle on fait des hottes servant au transport à dos (de femme) de produits des champs (vivres, bois de chauffe etc.), des chaises et autres accessoires.
  • Le raphia qui permet de fabriquer des chaises aussi, mais surtout des lits, et même des jouets pour enfants.

7-L’exploitation forestière

L’exploitation forestière à Garoua-Boulaï se résume à une coupe artisanale du bois. Le bois coupé sert à des usages divers : le bois d’énergie, le bois d’œuvre et le bois de construction. Ici l’arbre appartient au propriétaire de la parcelle qui dispose du droit d’usufruit. Les arbres sont généralement vendus sur pied aux exploitants informels.

Malgré l’absence de structure formelle d’organisation, les réfugiés entretiennent des relations sociales normales à travers la solidarité, l’entraide, le soutien réciproque particulièrement développé dans ces conditions d’exil. Ainsi, les personnes démunies sont prises en charge tant bien que mal par les autres familles, les femmes accouchant à la maison sont assistées par les voisines et les parentes comme avant l’exil. Dans cette chaîne de solidarité, la femme joue un rôle central. Elle assure l’éducation des enfants pendant que le mari et chef de ménage conduit les animaux en brousse ou devise avec les hommes sous l’arbre ; c’est elle qui va chercher l’eau et le bois (photos ci-dessus) et assure comme partout ailleurs les tâches domestiques. Par contre, les revenus sont contrôlés par les hommes. Certains d’entre ceux-ci ont déclaré n’avoir pas d’objectivité pour que des vivres s’il y a lieu puissent être remises aux femmes et gérées par elles.

8-La collecte des produits forestiers non ligneux

Les Produits forestiers non ligneux (PFNL) sont nécessaires à la satisfaction des besoins des communautés locales et autochtones dans la Commune de Garoua-Boulaï. Afin de mieux évaluer leur disponibilité, un inventaire botanique a été réalisé à la suite d’un échantillonnage basé sur la mise en place des transects dans certains villages de la Commune notamment à : Mombal, Nandoungué et Yoko-siré. Ces villages sont situés sur l’axe Sud de ladite Commune. Au total, 9 transects de 2 km de long et 20 m de large ont été parcourus, pour une superficie de 36 ha. Ces transects ont permis de répertorier 29 individus d’Irvingia gabonensis, 204 individus de Ricinodendron heudelotii, 54 individus de Entandrophragma cylindricum, et 154 individus de Terminalia superba. Le calcul des densités de chaque espèce et l’analyse des variances par la méthode d’ANOVA révèlent que la disponibilité de chaque espèce varie selon deux principaux paramètres notamment : le type de milieux (forêt secondaire âgée, forêt secondaire, forêt marécageuse, jeunes jachères, vieilles jachères, champ) et la distance à parcourir pour la récolte. Les espèces identifiées se retrouvent en majeure partie dans les forêts secondaires âgées et dans les forêts secondaires. Il ressort aussi de l’analyse que la classe de diamètre la plus importante où l’on retrouve le plus d’individus de chaque espèce est la classe [20-40[. La domestication de ces PFNL pourrait donc être préconisée comme option alternative pour le renforcement de l’économie locale et contribuer ainsi à la conservation de la biodiversité permettant à l’amélioration des conditions de vie des communautés y compris les réfugiés centrafricains.

9-Le commerce

La Commune de Garoua-Boulaï tire d’importants revenus de l’activité commerciale. Elle constitue l’une des sources des recettes propres de la Commune à travers le paiement des taxes et impôts locaux.

Le commerce est l’activité la plus rentable et la plus pratiquée, par les populations de la ville de Garoua-Boulaï. Le marché est animé par de petits et grands commerçants. Le marché frontalier de Garoua-Boulaï lui confère un avantage par rapport aux autres arrondissements. Les grossistes venant directement de Douala, Yaoundé, Bertoua, Meiganga ou de Ngaoundéré facilitent les transactions commerciales. C’est le point de ravitaillement de nombreux pays voisins tels que la RCA et même le Tchad ainsi que pour les communes voisines d’où son privilège de zone attractive des échanges.

10-Les autres services

Les services font partie du secteur tertiaire et sont dûment représentés dans l’espace géographique de la commune de Garoua-Boulaï, bien qu’ils soient pour la plupart dans le secteur informel, l’on peut ainsi noter :

  • Les cafeterias
  • Les restaurants tournedos
  • Les vidéos clubs
  • Les marchands ambulants ou mobiles suivant les marchés périodiques ruraux
  • Les garages pour dépannage des véhicules et autres engins à 2 roues,
  • Les salons de coiffures dames ou hommes,
  • Les calls box,
  • Les boulangeries,
  • Le transport public (taxis, cars, et motos taxis),
  • Les institutions de transfert d’argent,
  • Les chantiers de construction ou jobs temporaires,

 

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